Bulle de Yack

La Force du taureau, la Sagesse du moine .

3,2,1 ..Partez !!!

Voici un nouveau projet qui va sûrement me prendre un peu de temps mais qui, je l’espère, sera apprécié des personnes qui se posent ces questions:

• Qu’est-ce que l’imagination?
• D’où vient-elle ?
• Peut-on l’améliorer?

Je ne suis pas psychologue, ni psychiatre, ni neurochirurgien ni même neuroscientifique, juste une personne intéressée par ce questionnement de par mes activités quotidiennes.

En travaillant avec des élèves en difficulté scolaire, j’ai fait un constat presque alarmant: certains d’entre eux faisaient preuve d’un manque flagrant d’imagination. Impossible pour eux de se projeter dans l’avenir, d’inventer une petite histoire aussi simpliste soit-elle, d’interpréter une image, de ressentir une émotion en écoutant une musique, de trouver une astuce simple à un questionnement encore plus simple.
Et ce manque d’imagination n’est pas seulement imputable aux plus jeunes. Combien de fois ai-je entendu « mais moi j’ai aucune imagination » dans les ateliers d’improvisation pour adultes et autour de simples séances de jeux? Des dizaines !!!

Pourquoi?
Est-ce la faute à la société qui nous bombarde d’informations sans queue ni tête au point de saturer nos cerveaux?
Oui, peut-être … Ou pas
Est-ce la faute à notre vie de plus en plus stressante?
Oui, peut-être… Ou pas
Est-ce la faute à notre alimentation, à nos politiques, à notre éducation, à notre scolarité, à nos motivations et convictions?
Oui, peut-être … Ou pas

Au final je n’ai pas la réponse du « à qui la faute », alors je vais prendre le problème dans l’autre sens: Trouver des moyens de développer son imagination.

Avant tout, comme pour tout projet, il faut se poser la question de départ: C’est quoi ce truc? A quoi ça sert?

Pour moi l’imagination c’est la capacité à se projeter dans l’avenir même proche (voir immédiat), à trouver une solution à une problématique même minimaliste, à se laisser porter par l’oisiveté, la rêverie, le jeu, la curiosité. C’est laisser parler cette petite voix au fond de sa tête qui vous dit « ça serait bien si…. »,  » tiens, on dirait… », « si j’étais… je ferai… »,  » j’aimerai bien …. ». Et au final se nourrir de ces questions pour passer à l’action.

On peut dire, je pense, qu’il existe deux types d’imagination.
Une imagination concrète qui trouve des solutions aux problèmes de la vie courante, qui se nourrit de nos convictions personnelles pour guider nos avenirs respectifs et améliorer notre quotidien. Et une imagination plus abstraite, plus artistique, qui se nourrit de nos émotions, de nos rêveries pour nous guider vers des pratiques artistiques et d’écritures plus fictionnelles.

L’une est-elle meilleure que l’autre ? Pas que je sache. Elles sont complémentaires tant qu’on laisse la place à chacune.

Je vais prendre deux exemple de mon entourage.

Un de mes amis, Matthieu, sculpteur sur pierre, est une personne dotée d’une très forte imagination. C’en est est même incroyable. Il est capable, du coté concret, d’inventer des meubles, des jouets pour ses chats, des accessoires en tout genre pour se faciliter la vie et tout ça très souvent avec juste quelques bouts de ficelles (et du scotch orange). Il prend le temps d’observer, d’identifier ses besoins et son cerveau imagine une solution qui devient bien réelle. Et pour son coté abstrait, c’est un artiste accomplit qui crée de nombreuses sculptures, écrit de nombreux textes et dessine parfaitement.. Il ne lui manquerait plus que d’être musicien !!
Son imagination débordante lui sert autant dans la vie de tous les jours que dans ses créations.

D’un autre coté, j’ai connu l’inverse absolu avec un de mes élèves en difficulté. Il était impossible pour lui de se projeter ne serait-ce que quelques heures plus loin. A la question « qu’est-ce que tu va faire ce soir? », il n’y avait pas de réponse, même pas un petit « jeu vidéo ». Alors on a discuté:

– qu’est-ce que tu fait en dehors du collège?
– Rien
– on ne peut pas « rien faire », quand tu sors tu va où?
– m’asseoir sous le kiosque
– et ?
– j’attends
– tu attends quoi?
– je sais pas
Alors je lui ai demandé s’il lisait, s’il aimait un sport, un certain type de musique, de film.. Mais rien, le néant presque absolu.
Je me suis dit, peut-être est-il doué pour faire quelques choses de ses mains. Mais là encore ce fût un échec. Nous avions décidé, avec le groupe de l’époque, de faire un petit film d’animation avec de la pâte à modeler et du carton coloré. Les élèves réussirent tous plus ou moins à créer un petit décor ou une petite figurine, mais pas lui. Il était incapable devant les matériaux proposés de concevoir le moindre objet. Même les gestes les plus simples comme tenir une caméra ou un projecteur semblaient lui être difficile.
J’aurai pu me dire c’est un idiot, on ne peut rien pour lui…. Mais je n’ai pas lâcher l’affaire (dès fois je suis têtu). On a rediscuté de nombreuses fois, écouté de la musique ensembles, regardé et commenté quelques courts métrages et petit à petit nous sommes arriver à créer sa propre animation … Ouf !!!

Et de cette expérience nait cette conclusion: on peut améliorer son imagination !
Il suffit de l’entrainer comme on peut s’entrainer physiquement pour un sport ou mentalement pour résoudre de difficiles problèmes ou mémoriser des pages entières.
Mais il faut s’engager à le faire, à comprendre les signaux que vous envoie votre cerveau, à prendre le temps d’observer, d’écouter et….. D’imaginer.
Si vous regarder une personne soulever des altères, vos bras ne gonfleront pas pour autant ! Il va vous falloir vous aussi pousser de la fonte pour avoir les biceps de Arnold Scharzenegger !!

Et bien pour entrainer son imagination c’est pareil (la fonte en moins).

Je vais essayer régulièrement d’alimenter ces pages d’exercices parfois simples, parfois plus compliqués que j’utilise soit en improvisation lors de mes formations, soit auprès des public dit « difficiles », soit même adaptés au web, pour que l’on essaie ensemble d’explorer les profondeurs obscures de notre imaginaire.

N’hésitez pas de laisser vos commentaires, grâce à eux le site va vivre, les discussions vont se lancer et l’entraînement n’en sera que plus riche.

 

Allez: premier petit jeu.

Pointez votre index droit vers le ciel au niveau de votre tête comme quand vous étiez à l’école primaire. Regardez-le et attendez qu’une question vous vienne à l’esprit.

Qu’elle est-elle?

Avez-vous la réponse…..

PS: toutes les questions sont bonnes ainsi que toutes les réponses…