Le Zoo’hyler à pinces rondes

Histoires de là-bas ,

Je suis dans mon lit, au dessus de la mezzanine. Gabin dort en dessous, sur le canapé, la chaleur de l’été m’empêche de dormir… Tout est sombre….

Soudain l’écran plat du téléviseur s’allume. Au travers des barrières je le regarde. Le visage d’une femme apparaît au milieu d’une constellation de parasites qui troublent l’image. Son visage aux longs cheveux bruns est tendu, froid… Vaseux je ne comprend pas tout de suite de quoi elle parle. Je retient les mots invasion, vermine, danger. Et une phrase qui résonne encore aujourd’hui : «  Je suis… je suis… Le Zoo’hyler à pinces rondes» à la mode d’une vieille émission pour champions en herbes.

Puis le noir revient, l’écran s’éteint brutalement.

Je me rallonge, inquiet.

Puis un bruit de pas, de pas suintants accompagnés d’un léger tintement comme le son des grelots accrochés aux crinières des chevaux d’une ancienne époque.

Un tintement sombre et rapide.

Il est là, dans le couloir, j’en suis persuadé.

Je panique.

Mais, le temps de me retourner, je sens déjà sa présence dans l’escalier de ma couche. Il s’est déplacé comme un éclair silencieux. Le tintement est si fort.

Je me retourne brutalement pour lui faire face.

Son visage gris aux yeux sombres me regarde. Sa bouche en cul de poule semble susurrer un long « chut ». Ses cheveux gluants et noirs tombent sur son visage horrible.

J’aperçois rapidement son corps, il est recouvert d’une grande carapace comme un long manteau de capitaine d’une époque révolue. Elle semble être constituée de plaques osseuses telles celles d’un crabe jaune doré. Des milliers de petites bosses régulières s’alignent du haut vers le bas donnant à l’ensemble un coté martial et autoritaire. Je comprend que c’est de là que provient ce son de grelots à vous glacer le sang.

Tout est très rapide, j’essaie de me redresser pour fuir, mais c’est trop tard, une immense pince rouge sang aux bords arrondis et couverte de restes putrides surgit vers mon visage.

J’ai juste le temps d’hurler le nom de mon ami pour qu’il fuit « GABIN !!!! »

Puis je me réveil couvert de sueur…..

Le plus étrange dans cette aventure nocturne c’est que j’étais au début persuadé de faire un mauvais rêve. J’ai tenté milles fois de me réveiller mais un tournis profond m’en empêchait, me replongeait dans ce cauchemar étrange. Et pour ne pas l’oublier, ce matin, au vrai réveil, je décide de l’écrire….

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